Je remarque que dans ce que j'écris, il y a souvent un retour de mes personnages vers une "position préparée à l'avance" comme on dit dans l'armée... c'est encore le cas dans ce roman : le personnage, qui se voudrait écrivain, peine à survivre à Paris, et il se retire dans les landes du Sud-Ouest ; une jeune femme connue à Paris l'y rejoint... extrait :

"Elle est devenue aussi un souvenir, à tourner et à retourner, à écrire pour presque l'oublier, cependant pas tout à fait, seulement pour le rendre supportable.

Et déjà celui de la première fois s'estompe, le souvenir de la soirée et de la rencontre, qui ne fut pas vécue sur le moment par elle ni par moi comme un événement qui pourrait changer quoi que ce soit dans notre vie, comme entre un homme et une femme une rencontre qui pourrait avoir un avenir, être le début d'une histoire, mais plutôt comme le banal et éphémère échange de deux êtres tel qu'il peut s'en produire quotidiennement dans la rue ou ailleurs. J'avais saisi d'un seul coup d'œil, il ne faut pas longtemps, qu'elle correspondait physiquement en tous points à ce que j'aime retrouver chez une femme, et que je ne détaillerai pas ici, comme s'il existait en moi une image idéale que je comparerais sans y penser à celle qui se trouvait devant moi, par hasard ou parce que je l'avais recherchée, l'image idéale et strictement personnelle de mon amante secrète, que l'on cherche toujours. J'avais vu en même temps que son élégance et son maintien me la faisaient classer parmi les bourgeoises aisées, bien qu'il y ait parfois des professionnelles de l'amour tarifé, ayant réussi, qui parviennent à donner parfaitement le change, jusqu'aux délicatesses de la conversation. "